Back Stage West : Ces cinq dernières années, depuis La Jeune Fille et la Mort, il semble que l’on vous ait proposé des rôles plus dramatiques et sérieux. Avez-vous senti un changement dans votre carrière?
Sigourney Weaver : Oui, je pense que quand j’ai fait La Jeune Fille et la Mort, premièrement, c’était un rôle très dramatique, et deuxièmement, j’ai étudié avec un nouveau professeur que m’a présenté Roman Polanski – Jack Waltzer. Jack a étudié avec Lee Strasberg, Stella Adler, et Sandy Meisner, avec chacun d’entre eux, alors il est comme une sorte de trésor vivant du théâtre. Et il a aussi ses propres techniques. Travailler avec Jack m’a donné différentes façons d’approcher un rôle qui viennent plus des tripes et cela m’a aussi donné une nouvelle confiance. […]
Et bien sûr, j’ai toujours été, je pense, une très bonne comédienne. C’est un domaine dans lequel j’ai toujours eu confiance. Mais je n’ai jamais couru après ces rôles que, disons, Meryl Streep ou Jessica Lange avaient. Je pensais, tout va bien comme cela. Et tout à coup on a commencé à me proposer ces rôles et, avec l’aide de Jack, j’ai commencé à percer, encore et encore. Et à l’époque où j’ai fait Une Carte du Monde, cette sorte d’émotion, vous savez, comme de vous jeter d’un avion sans parachute, m’est devenue plus naturelle.
BSW : En quoi cette approche se différenciet-elle de ce que vous avez étudié à Yale?
Weaver : Vous savez à Yale on vous apprenait à penser à deux fois à chaque geste simple. Par exemple, pour chaque accessoire que vous utilisiez, vous deviez écrire comment vous alliez l’utiliser. C’est comme ces trois colonnes que vous aviez et que vous deviez faire dans la page de gauche du scénario et toute ces foutaises. C’était si intellectuel, et tellement pas ce dont j’avais besoin. Je suis plus une personne qui joue avec ses tripes. Et le travail avec Jack et les rôles que j’ai eu m’ont tout simplement libérée et m’ont donné beaucoup plus confiance.